Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

L'auteur prometteur Axel Auriant dédicace son premier roman "Rue de la Gaîté" à Ramatuelle

L'auteur prometteur Axel Auriant dédicace son premier roman "Rue de la Gaîté" à Ramatuelle

Le sentiment de plonger au fil des pages, dans un film de Truffaut. Baptiste, personnage principal, prend sous les mots les traits de Jean-Pierre Léaud.

"Vous êtes plus efficace que ma psy! (il rit) j’aime tellement Jean-Pierre Léaud. J’en parlais il y a deux jours: je rêverais d’être le Jean-Pierre Léaud d’un réalisateur".

Avec Rue de la Gaîté, le jeune comédien Axel Auriant (27 ans!) signe un premier roman d’une grande sensibilité, où la réalité se mêle à la fiction… Où l’auteur pose, avec humour et gravité, des mots justes sur les maux.

Lui, le comédien qui s’est construit "par les récits initiatiques que j’ai rencontrés sur mon chemin. J’ai vraiment compris la puissance, la notion de représentation et de littérature apparaissait dans ma logique de construction", jusqu’à éprouver le désir d’écrire ce qu’il aurait aimé lire.

Et Rue de la Gaîté est là. L’histoire de Baptiste donc, jeune apprenti comédien aux prises avec ses angoisses. Celles de l’enfance qui hantent sa jeune vie d’adulte. Fantômes comme autant de freins pour l’empêcher d’avancer. Baptiste qui, de son cours Florent aux coulisses du théâtre Montparnasse, va regarder l’envers de son décor… Pour traverser le miroir et trouver, enfin, le bon endroit où se placer. Là où finalement, tout commence. Vraiment.

Il lui faudra un mentor pour cela. On devine dans les traits de Marcel André ceux de Michel Bouquet. "Il y a du Jean Marais aussi, confie l’auteur. Mais Michel Bouquet c’est vrai, c’est ma référence ultime…"

La passion est un refuge

Baptiste donc, qui vomit ses angoisses au sens premier du terme, fume et vient de se faire larguer, ça part plutôt mal non? "Mais on part tous mal à un moment donné de nos vies, non?", sourit l’auteur, dont le roman nous fait emprunter le chemin vers la résilience.

Résilience à travers le théâtre, qui nourrit autant que certains souvenirs. Comme ce grand-père de fiction qui transmet à Baptiste l’amour du plateau. "Pour le coup, le mien avait vraiment cette passion pour le théâtre…", confie l’auteur en refermant la parenthèse personnelle qui se confond à la fiction.

"Ce qui est frappant avec le théâtre – en tout cas c’est mon impression –, c’est que la vie des autres et la vie de nos personnages nous permet aussi de trouver un écho dans la nôtre. J’ai vraiment eu de la chance mais j’ai le sentiment que la littérature, et le théâtre surtout, m’a permis de déplacer mon prisme de vision sur ce que je vivais, de me poser des questions, parfois de trouver des réponses… Même le fait d'aller au théâtre, m'a permis de faire évoluer mon rapport au monde, aux choses humaines, à l'amour, à la famille, etc. Du coup, je suis très porté par l'envie de transmettre ça aux jeunes et de leur faire comprendre que le théâtre, comme à l'époque de Molière, est encore un miroir de notre époque."

Le théâtre, refuge et libération de Baptiste. "Exactement. Je pense que la passion est un refuge dans lequel on peut se sentir libre. Du moins, c'est par la passion que je me suis senti libre de me rencontrer. Une passion peut permettre à un enfant de se construire – un peu loin de ses parents – ou au moins de se sentir parfois protégé, de se créer une bulle."

"Le théâtre, c’est punk"

Véritable déclaration d’amour au théâtre, ode à la transmission aussi, à travers la relation qui se noue entre son jeune héros et ce comédien qui devient son professeur le temps d’une scène tirée de Cyrano.

"Le rêve de ma vie! Monter Cyrano... Chaque année, j'ai la mise en scène qui évolue. Cyrano, c’est pour moi le plus grand personnage. Dans la musique, dans la langue de Rostand, c'est une des plus belles pièces du répertoire classique français… C'est un mythe, rien que dans l'écriture. Et ensuite, Cyrano, c’est la beauté du panache, je l'ai découvert au moment où je découvrais ce qu’étaient les complexes d'adolescence, quand on est persuadé que, parce qu’on ne s'aime pas, on ne peut pas être aimé des autres. Et tout à coup, c'est ça, Cyrano, c'est la force d'un homme qui croule sous le poids de son complexe et qui essaie de se réfugier dans autre chose, comme une sorte de bouclier. Et c'est la chose la plus humaine du monde. C'est-à-dire comment on accepte d'être aimé, comment on s'aime nous-mêmes, comment on se protège et comment est-ce qu'on se définit dans une société et dans des rapports ambivalents, surtout quand on aime. C'est le perdant magnifique. a m’a bouleversé à vie…"

Et puis Cyrano, "c’est punk". un mot du vocabulaire qui revient souvent au fil des pages. " C’est ma vision du théâtre, ajoute Axel Auriant dans un sourire que l’on devine, de l’autre côté du téléphone. Je trouve qu’aujourd’hui, être punk, ça fait du bien. Et puis, il déconstruit aussi le rapport qu'on a au classicisme de ces textes-là… Dans une société consumériste où tout le monde est sur un écran, c’est quand même punk de faire du théâtre aujourd’hui. Le théâtre, c'est un des derniers endroits où on écoute une histoire sans être biaisé par les écrans. Et ça permet de s'interroger sur plein de choses."

Éditions Fayard. 256 pages. 20,90 euros.

Nice Matin

Nice Matin

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow